« Pour perdre une habitude, il ne suffit pas de la jeter par la fenêtre mais il faut lui faire descendre l’escalier marche après marche » Mark Twain
Adopter de nouvelles habitudes alimentaires pour améliorer sa santé : manger moins vite dans des conditions sereines, prendre des portions adaptées à sa faim, faire plus d'activité physique, gérer son stress, ses émotions... ça nécessite souvent quelques changements dans son mode de vie. Cela ne se décrète pas mais nécessite de passer par plusieurs étapes.
Changer est donc un processus complexe qui s’inscrit dans le temps. Inspiré d’un modèle issu de la psychologie de la santé, nous pouvons ici décrire plusieurs étapes dans le changement (Proshaska et Di Clemente, 1986) :
Étape 1 : la pré contemplation (pré réflexion)
Vous n’êtes pas conscient(e) du problème ou refusez de vous y confronter. Vous manquez d’information ou avez des informations erronées. Exemples : "je n'ai pas de problème" «je ne vois pas pourquoi, il me dit que je dois perdre du poids »
Étape 2 : la contemplation (ou l’intention) : Vous prenez conscience de l’importance de changer certaines habitudes alimentaires. Vous y songez mais n’êtes pas encore décidé à agir. C’est la phase « je devrais faire ceci ou cela ». Vous pesez le pour, le contre.
C’est une phase qui peut durer…quelques années. Exemple : " ça pourrait être une bonne chose pour ma santé de manger plus équilibré".
Étape 3 : la détermination (la préparation) : Vous prenez la décision d’agir. Vous élaborez des stratégies, vous les testez. Exemples : "qu'est ce que je pourrais changer dans mon comportement à table? comment ?", "quels sortes de pains je vais choisir désormais ?", "quel professionnel pourrait m’aider pour y arriver?"
Étape 4 : l’action : Vous passez à l’action ! Souvent ça passe par l’adaptation de son environnement : (changer de lieu, mettre des post it dans les pièces, s’entourer de personnes faisant la même démarche…). Vous savez ce qui peut vous aider, vous soutenir. Vous vous fixez des objectifs réalistes. Exemples : « je vais me demander systématiquement si j’ai faim avant de manger » ; « j’ai repris le sport, je me sens mieux ».
Étape 5 : le maintien (ou consolidation) : il est important de consolider les progrès. Changer sa façon de se comporter demande de l'attention…sur soi. Les tentations de revenir aux anciennes habitudes sont nombreuses. Il s'agit d'une étape délicate. Vous consolidez vos nouvelles attitudes si bien que vous avez l’impression que c’est devenu naturel.
Étape 6 : la rechute : c’est revenir à son ancienne façon de fonctionner. La rechute fait partie du processus ! Nous apprenons toujours de nos expériences. Il s’agira alors de tirer le positif de chacune d’elles.
A la clé : la réussite :-)
Les changements s'inscrivent dans le temps. Vous vous connaissez davantage et prenez note d’éventuels écarts mais aujourd’hui, vous savez aussi mettre en place vos propres stratégies pour une meilleure écoute de vous-même et pour faire des choix judicieux.
Mon rôle sera de vous aider à avancer à chacune des étapes
Prenons l'exemple de l’étape 3 : Réfléchir ensemble permet de trouver des solutions adaptées ; expérimenter aident à prendre conscience et permet d’être déjà dans l’action
A l'étape 5, le risque majeur est de baisser les bras. Donc, faire le point sur les difficultés, les peurs, mais aussi les réussites (!), et trouver des nouvelles solutions possibles... permet d'encrer le changement et de renforcer sa motivation.
Changer ça ne se décrète pas, c’est un chemin plus ou moins long.
Ce chemin n’est pas linéaire, nous faisons des retours aux stades précédents soit parce que cela ne nous convient plus, soit par découragement, par lassitude…
Il est parfois nécessaire d'être accompagné tout au long de ce processus par un professionnel de la santé formé à l'approche motivationnelle, approche éducative pour la santé des patients.
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